L'Europe pour les gros nuls
Il était une fois l'euro, c'était la nouvelle monnaie pour une belle Europe unie avec plein de gens de toutes les couleurs qui se faisaient des bisous. On avait posé aux gens la question de savoir s'il voulaient bien faire l'Europe ensemble, il y en a beaucoup qui avaient dit non, mais, comme le veut une coutume ancestrale, quand on pose une question aux gens, ils votent, on remplit des urnes, après on les jette à l'eau et c'est le plus fort qui gagne. C'est rigolo !
Donc on a fait l'euro et on a dit que chaque monnaie européenne se transformerait en euro, avec un bonus pour que l'euro soit très fort avec des gros muscles partout. Par exemple, en France, il y a un expert des monnaies qui a dit, comme ça : "et si l'euro c'était sept fois le franc, hein ?!". Et tout le monde a trouvé ça très bien, parce que le sept, ça porte bonheur. Mais il y a quand même un type dans l'assemblée qui a dit : "si on fait pile sept, ça va faire trop de bonheur et on doit fuir le bonheur avant qu'il ne se sauve. Il vaut mieux faire 6,54 ou à peu près". Alors là, tout le monde a trouvé ça encore mieux et pof, l'euro était né.
Après, on a organisé la nouvelle économie dans chaque pays. En France, on a fait deux grands groupes : ceux qui gagnaient au moins 6,54 fois plus que les autres. C'est le groupe des leaders. De l'autre côté, il y avait les crétins. Les crétins, c'est les gens qui n'ont pas eu la bonne idée d'être très riches avant l'euro et qui n'ont même pas de quoi acheter des poireaux, alors qu'il faut manger au moins 5 fruits et légumes par jour.
A partir de là, ça se complique un peu. Les leaders et les crétins commencent à se disputer, les crétins disant au leaders que ce sont des crétins et les autres disant que c'est celui qui dit qui y est. A vrai dire, ce passage là est un peu confus, mais l'essentiel est que, globalement, la consommation de fruits et de légumes a diminué. A ce moment là, pour veiller au bon équilibre alimentaire de la population, on a dit qu'on allait mettre des notes. Ceux qui mangent bien 5 fruits et légumes par jour, c'est bon, triple A. Mais les petits crétins qui mangent pas comme il faut, bing, ils ont des mauvaises notes. Les profs étaient sévères mais justes. Monsieur Standard et Monsieur Poors, ainsi que Monsieur Moodys mettaient des notes à tour de bras et disaient que les plus mauvais allaient se faire virer de la prépa., parce qu'on ne rigole pas avec les élites de la nation.
Le plus gros problème était que la production de primeurs devenait surnuméraire et au moment des achats de Noël, tout le monde se mit à se mettre sur la gueule avec les poireaux, les carottes et les tomates invendus. Ça a fait un beau bazar. Heureusement, les élections arrivent au printemps et quelque soit le candidat élu, Standard, Poors ou Moodys, on aura un bon régime diététique.
Bon appétit et vive l'Europe des marchés et des gros légumes.